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Culture  and  Co

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Musique, Théâtre, Littérature, Cinéma, Entretiens avec des artistes.


It Must be heaven

Publié par Le BLOG de Fabien LIZE sur 20 Octobre 2020, 11:45am

Catégories : #culture

It Must be heaven

Il est pour moi étrange de me sentir aussi proche d'un univers cinématographique et d'un réalisateur, l'unique, Elia Suleiman. Avant d'évoquer son dernier film "It must be heaven" datant de 2019 je m'en vais vous compter une petite anecdote au sujet de cette "proximité" avec Suleiman.

Il y a quelques jours, avant de regarder ce film, j'écoutais l'album "Passages" de Philip Glass et Ravi Shankar datant de 1990 (oui je sais on écoute pas ça tous les jours !) Je m'arrête sur le morceau intitulé "Offering", puis débute la lecture du dvd. Qu'elle n'est pas ma surprise d'entendre ce même morceau lorsque le personnage du film roule vers un ailleurs qu'il espère différent. En continuant à regarder ce film je me rends compte que les quartiers parisiens où le réalisateur a tourné certaines de ses scènes, sont les "miens". Je me suis souvent trouvé assis aux mêmes cafés que lui; Ces rues, je les connais par cœur... Ce lien avec l'œuvre filmée va jusqu'au moment où l'acteur (Elia Suleiman himself !) traverse un Paris désert dans lequel il croise seulement la cavalerie et quelques tanks. Cela crée un effet à la fois poétique et drôle dans le film mais que j'ai vécu un matin très tôt lors de la répétition du 14 juillet. Il n'y avait en effet personne dans certaines rues et j'ai croisé la cavalerie et vu la patrouille de France traverser le ciel parisien à très basse altitude. Les tanks ...non ? (faut pas non plus exagérer les ressemblances).

Alors, de quoi traite ce film : de tout...de rien. Il n'y a pas d'histoire proprement dite. Si ce n'est celle d'un homme qui se cherche dans un monde qui lui semble fou, répressif, agressif, amusant, déroutant, voir incompréhensible. Le "héros" joué par Elia Suleiman pourrait être un Buster Keaton du 21 nième siècle. Il parle peu et vit des situations drôles, poétiques ou folles qui nous font voir la folie du monde tout en douceur. Tout cela sans jamais sourire ni pleurer et pourtant en le regardant nous pourrions le croire mais c'est seulement parce que nous nous identifions à ses émotions et sa crédulité. C'est tout la le talent du réalisateur, suggérer la violence d'un monde sans jamais être violent. C'est très fort ! Suleiman dit de son film qu'il évoque la situation des palestiniens ? Peut être parce qu'ils se cherchent ? Pour ma part ce film va plus loin que cela puisque vous pouvez le regarder sans quasiment penser à cela à part lors des 2 minutes où il dit quelques mots et évoque son identité de palestinien d'Israel. Dans ce film à la mécanique poétiquement drôle ou drôlement poétique, on pense aussi beaucoup à Tati époque "Playtime", pour cette humour qui nous "balance" notre condition d'humain en pleine face mais avec bienveillance. La grande classe !

Ce film est donc à regarder comme une réflexion en orbite sur notre monde actuel.

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