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Culture  and  Co

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Musique, Théâtre, Littérature, Cinéma, Entretiens avec des artistes.


DUKE ELLINGTON - THE PIANIST

Publié par Le BLOG de Fabien LIZE sur 19 Avril 2016, 10:15am

Catégories : #culture

Duke Ellington - Le pianiste !

C'est là toute une vie, toute une histoire et en même temps ce que l'on connait le moins de la musique de Duke Ellington, du moins de l’œuvre enregistrée. Je crois sans trop me tromper qu'il n'existe pas plus de 5 à 6 enregistrements présentant le "Duke" en trio (piano, contrebasse, batterie). En plus de 50 ans de carrière cela semble peu ! La gestion de l'orchestre et le nombre d'engagements à respecter ont amené l'homme à faire des choix. Ellington était avant tout un meneur d'homme, mais pas forcement un "sideman". C'est là l'une des raisons expliquant cette "carence" dans l’œuvre de l'un des maîtres de la musique américaine.       Et pourtant...Si les compositions "Ellingtonniennes" pour orchestre sont riches, passionnantes, inventives, intenses et traversent le temps avec bonheur, les enregistrements pour piano sont tout aussi remarquables par leurs qualités et couvrent souvent différents styles sur une même session.

C'est le cas ici avec l'album "Duke Ellington - The pianist", même si l'éditeur a décider en 1974 (mort du "Duke") de faire se côtoyer un un enregistrement de 1966 et l'autre de 1970 (pour 2 morceaux seulement).

A l'écoute de ces titres une première surprise est la modernité du jeu du pianiste. Bien sur dans l'histoire du Jazz, Monk reste à cet égard singulier mais que dire du "Duke"! Certains accords ici sonnent "sèchement" mais le tout est emprunt d'une douceur et d'une joie presque communicative (peut être que monsieur Ellington avait ce caractère là ?)

Puis, ici, on passe d'un touché Stride à un appui mélodique presque sensuel: de la "sérénade" au blues! Du style bebop à celui d'un accompagnateur qui pourrait être, presque, classique. Le piano sonne comme la voix retrouvée d'Ellington. Voix qu'il ose exposer sans son orchestre derrière lequel il s'est si souvent "caché".

Il offre à l'auditeur, dans cet enregistrement, son histoire de la musique américaine. Le morceau "Tap dancer's blues", par exemple, évoque le souvenir des années 20 où Duke Ellington accompagnait des "vaudevilles" qui parfois étaient ponctués par des numéros de danseurs de claquettes. Ici Sam Woodyard, batteur de l'orchestre du pianiste de 1955 à 1966, répond au piano comme un danseur de claquettes intervenait pour imiter rythmiquement une mélodie. L'effet est parfaitement maîtrisé. La connivence fonctionne à merveille. Puis "Looking glass" et "Never stop remembering Bill" nous ramène à l'utilisation qui était faite du jazz dans les film romantiques hollywoodiens des années 40 et 50. Concernant "The Shepperd", ce morceau nous entraine vers les pianistes de jazz plus modernes avec l'utilisation des silences (par exemple : Dollar Brand ou Ahmad Jamal).

Cet album nous donne à comprendre l'élégance et la virtuosité d'un pianiste, d'un musicien qui n' a cessé de se remettre en question. C'est passionnant. A la fin de la première écoute on a déjà envie d'y revenir !

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